Source : La Suite Subastas (Barcelone) |
C'est le détail d'une sculpture du XVIIIe siècle représentant Saint François de Borgia, duc de Gandie, attribuée à Pedro Laboria (Sanlúcar de Barrameda, circa 1700 - 1770).
La statue complète :
Source : La Suite Subastas (Barcelone) |
Le détail de la main :
Source : La Suite Subastas (Barcelone) |
et le visage vu de face :
Source : La Suite Subastas (Barcelone) |
Notice extraite de La Gazette de Drouot, du 26 février 2021 :
Fier et majestueux, François de Borgia se présente ici vêtu comme un noble, avec une luxueuse cuirasse d’argent ornée de deux médaillons abritant des profils, l’un masculin, l’autre féminin. Une grande cape dorée aux plis amples et lourds couvre son dos jusqu’au sol : elle sert également de contrepoids à la sculpture. Son visage offre un portrait exceptionnel dont les traits correspondent parfaitement aux représentations du même homme offertes en peinture par Alonso Cano ou en sculpture par Juan Martinez Montañés. Membre de la cour de Valence, grand d'Espagne, fils aîné du duc Jean de Borgia – petit-fils du pape Alexandre VI Borgia – et de Jeanne d'Aragon – fille d’Alphonse d’Aragon –, François de Borgia est le seigneur le plus important du royaume de Valence. Il bénéficie de l'affection de Charles Quint dont il intègre la cour en 1528 : l'empereur le nommera vice-roi de la Catalogne, tandis que l’impératrice Isabelle lui donne pour épouse l’une de ses dames d’honneur. Lorsque son père décède en 1543, lui léguant ainsi le titre de 4° duc de Gandie, Charles-Quint souhaite lui octroyer une charge à la cour d’Espagne. Seulement, François préfère se retirer à Gandie et y vivre une vie pieuse, jusqu’à ce que la disparition de sa femme lui permette, en 1543, d’entrer dans les ordres. Déjà proche des Jésuites d’Espagne, comptant parmi ses correspondants réguliers Ignace de Loyola, son choix se porte naturellement sur la Compagnie de Jésus, dont il devient le général. L'importance de son action lui permet d’être canonisé en 1671 par Clément X. C’est cependant une image de civil qu’offre ici de lui le sculpteur. En adéquation spirituelle avec son modèle, la vie de Pedro Laboria le mène néanmoins vers d’autres horizons : probablement formé à Séville, il part en Nouvelle-Grenade en 1738 et s’installe à Bogota, où il diffuse l'influence de la sculpture andalouse. Étroitement lié aux Jésuites, Laboria signe des travaux majeurs dans l'église San Ignacio de Bogota, ainsi que de nombreux portraits de saints de la confrérie.
Cette statue est en vente à Barcelone. La notice en anglais est très complète : cliquez-ici.
Au gré de quelques recherches sur ce personnage, j'ai aussi trouvé ce buste, reproduit dans la notice Wikipédia, le représentant à une époque plus tardive de sa vie, après qu'il a rejoint les Jésuites. Le visage est plus ascétique et sévère, mais j'y vois encore une grande modernité dans la représentation :
François de Borgia, Juan Martínez Montañés, 1624 |
2 commentaires:
C'est très intéressant , mais je n'arrive pas à faire le lien avec les livres , la culture gay .
Cela n'a effectivement par de rapport direct avec la culture gay. Je poste parfois des trouvailles comme celle-ci qui m'ont plu. J'ai tout de même trouvé que le visage de ce personnage (oublions de qui il s'agit) et la posture que lui donne le sculpteur avaient quelques chose de "gay". Probablement qu'il y a une résonance en moi qui, je le conçois, peut être différente pour mes lecteurs.
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