L'amour des livres n'est pas exempt de fétichisme. C'est ainsi que j'ai acheté récemment un exemplaire de la première édition de Le Vieillard et l'Enfant de François Augiéras, publié en 1950 avec deux petites choses qui lui donnent tout son prix. La première est que la bande d'éditeur a été conservée. Vous connaissez tous ces bandes rouges (ce ne sont plus des bandes à proprement parler car elle ne sont plus fermées) que les éditeurs ajoutent aux livres comme publicités. Nombreux sont ceux qui s'empressent de les retirer et de les jeter. En pourtant, quelle satisfaction de trouver un exemplaire qui contient encore sa bande, comme celle qui entourait ce livre d'Augiéras!
Comme argument de vente, elle porte cette belle phrase d'encouragement d'André Gide : « L'intense et bizarre joie que
j'éprouve à la lecture (et relecture) des ces pages remarquables entre
toutes. »
Elle est un peu déchirée et salie, mais, peu importe, elle est là....
L'autre petit détail est que François Augiéras à ajouter son nom et son adresse de sa main sur la page de titre.
Là aussi, c'est un petit rien, mais cela donne un peu d'épaisseur à cet exemplaire, lorsque j'imagine François Augiéras penché sur l'ouvrage, traçant ces quelques lignes de son écriture un peu appliqué et maladroite, si caractéristique avec ce mélange de majuscules et minuscules dans les mots, comme dans son nom ou dans Périgueux.
C'est tout pour aujourd'hui. Pas de beaux garçons, mais l'envie de partager ce qui fait les petites joies de la vie du collectionneur de livres.