samedi 17 octobre 2020

Pierre Loti, encore !

L'actualité de Pierre Loti est riche. Samedi 10 octobre, une vente aux enchères à Saintes a dispersé une belle collection de souvenirs de Pierre Loti qui venait directement de la succession de l'un de ses petits-fils, Pierre Loti. On pourrait regretter qu'une telle collection soit proposée à la vente à l'encan, alors que certaines pièces auraient mérité d'être conservées par le musée Loti de Rochefort. Mais j'imagine que des nécessités dont je ne connais pas la nature a conduit la famille Loti à se dessaisir de ces objets qui appartiennent en même temps à l'histoire familiale et à l'histoire littéraire.

J'ai sélectionné quelques images parmi les plus de 70 lots qui ont été proposés aux enchères.

Ce portrait de Julien Viaud, avant qu'il ne soit Pierre Loti, à l'âge de 12 ans, par sa sœur Marie Bon a heureusement été acheté par le musée Loti de Rochefort, dont la réouverture est prévue en 2023. Je me fais une joie de retourner à Rochefort pour voir cette maison de Pierre Loti.

Ce tableau représente justement la Mosquée que Pierre Loti avait aménagée dans sa maison de Rochefort.

Ce magnifique dessin de Pierre Loti représente deux gabiers, Samuel et Daniel, balayant des oiseaux morts tombés sur le pont d’un navire (il s’agit d’une scène de Pêcheur d’Islande). Il a été très disputé. Il montre, pour ceux qui en douteraient, que Pierre Loti était fasciné par la beauté du corps masculin. Que faut-il en déduire ? je n'en sais rien. Ce plaisir nous est offert. Ne le boudons pas.



Ce dessin nous montre que Pierre Loti, parmi ses multiples talents, possédait un bon coup de crayon. Il représente La Limoise, cette propriété proche de Rochefort où il retrouvait Lucie Duplais, cet amour d'adolescence dont la mort, alors qu'il avait 15 ans, a été une de ses premières douleurs d'homme. C'est un lieu majeur qu'il évoque dans Le Roman d’un enfant, livre qui rassemble ses souvenirs de jeunesse. C'est, me semble-t-il, un des plus beaux textes de Pierre Loti. Je l'ai lu, émerveillé, dans une chambre d'hôpital il y a un peu plus d'un an de cela.

Pierre Loti en uniforme de capitaine de frégate.

Photographie du tableau d’Edmond de Pury qui représente Pierre Loti en officier de Marine.

Chiffre JV PL de Pierre Loti, avec sa devise « Mon mal, j’enchante » dans un phylactère, qui ornait un service de table en faïence fine de Bordeaux, de la Manufacture Ducot-Kintzel, qui avait été fabriqué pour Pierre Loti. Il l'utilisait lors des réceptions dans la grande salle à manger de la maison de Rochefort.

Menu de la fête médiévale organisée par Pierre Loti, à Rochefort, le 12eme jour d’apvril de l’an de Grâce MDCCCLXXXVIII [1888].

Photo de Pierre Loti en Louis XI assis sur une cathèdre entre Laporte et Pierre Scoarnec habillés en page.

De nombreuses photos étaient reproduites dans le catalogue en ligne et proposées à la vente. Je ne sais qui est représenté avec ce beau collant moulant et ce pourpoint.Il ne manque pas de charme... [Un lecteur me fait remarquer à juste titre la ressemblance avec l'acteur Édouard de Max. Il reste un doute car il n'apparaît pas parmi les invités cités par Alain Quella-Villéger dans sa biographie de Pierre Loti. La notice de la maison de vente aux enchères n'est pas suffisamment précise. Il pourrait s'agir de "Paul Parfait (officier de marine, gendre du Cdt Viviat Barbotin) costumé en page".]

La vente comportait aussi des livres offerts à Pierre Loti, dont ce roman par Sarah Bernhardt, avec sa belle couverture.

Aucun commentaire: