Je répare aujourd'hui un oubli fâcheux. En effet, je n'ai pas signalé en son temps la publication de deux volumes de textes de Georges Eekhoud dans la collection GayKitshCamp. Je me devais d'en parler à double titre.
D'abord, pour saluer cette initiative de rendre accessibles un ensemble de nouvelles et un ouvrage de cet auteur malheureusement mal connu aujourd'hui, même au sein de la culture homosexuelle, alors qu'il a écrit des textes puissants sur la fascination pour les jeune voyous, leur virilité explosive, leur charme, leur tendresse. Mais, il ne faut pas y voir que cela. Ce sont des tranches de vie, dans la Blegique populaire fin de siècle, écrites dans un langue puissante, parfois recherchée.
Le quadrille du lancier contient un choix de nouvelles, dont beaucoup sont extraites de l'ouvrage Mes communions, que j'avais largement décrit et analysé sur ce site. Je vous renvoie à mon message : cliquez-ici.
Pour une présentation de l'ouvrage sur le site de GayKitschCamp Le quadrille du lancier.
Voyous de velours est la réédition du roman paru en 1904 sous le titre L'autre vue et, en 1926, sous le titre Voyous de velours ou l'autre vue. Bien qu'il s'agisse d'un roman, il est en réalité composé de 3 parties bien distinctes, certes, qui sont unies par le personnage principal, Laurent Paridael, et un certain déroulé chronologique. De mon point de vue, c'est le chapitre central, justement appelé Voyous de velours, qui est le plus intéressant. S'il me fallait en retenir qu'un phrase, ce serait celle-ci :
Ils finirent par parler tous à la fois ; ils trépignaient, se bousculaient, s'égosillaient, se criaient mutuellement dans le visage, et leur charnure se chauffant avec leur langage réveillait la moiteur de leurs haillons et communiquait à leurs dessous de flanelle et de là à toute l'atmosphère ces effluves de force adolescente comparables aux fragrances des arbres séveux.
Pour une présentation de l'ouvrage sur le site de GayKitschCamp Voyou de velours.
Cette édition est accompagnée de présentations et de notes très intéressantes et utiles par Mirande Lucien. Là aussi, je retiens surtout la présentation et les photos d'un bel exemplaire relié de L'autre vue, offert par Georges Eekhoud à son épouse Cornélia Van Camp, exemplaire qu'il a complété de photos de quelques uns des voyous qui ont inspiré ceux du roman. On se fait une idée assez précise des "goûts" de Georges Eekhoud (notons au passage l'étrangeté apparente d'offrir à sa femme un tel cadeau, mais cela montre la solidité et la complicité de leur relation).
La deuxième raison pour parler de ces éditions est que j'ai fourni de nombreuses illustrations, en particulier les gravures de Frans de Geetere, petit motif de satisfaction.
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