Je souhaite une belle et heureuse année 2022 à tous mes lecteurs.
Que ce joli jeune homme au charme un peu suranné nous accompagne toute cette année.
Je vous souhaite aussi toujours de belles découvertes.
Amateur de beaux livres, passionné par la culture homosexuelle, je partage ma passion sur ce blog. Je propose une promenade au sein d'une bibliothèque personnelle, en espérant que cela créera de l'échange et fera découvrir à certains la richesse de la culture littéraire homosexuelle. J'espère vous offrir de nombreuses découvertes dans l'immense continent de la littérature et de l'histoire homosexuelles, notre patrimoine commun.
Lorsque l'amour des livres rencontre l'amour des garçons !
Je souhaite une belle et heureuse année 2022 à tous mes lecteurs.
Que ce joli jeune homme au charme un peu suranné nous accompagne toute cette année.
Je vous souhaite aussi toujours de belles découvertes.
Très humblement pour Max Jacob qui a pensé à moi le matin de mon premier vernissage. Avec un grand merci. Il sait mon amitié. Jean BoulletQuarante-cinq ans séparaient les deux hommes. Pourtant, ils semblent avoir été très proches, même s'il n'en existe que fort peu de preuves. Ce dessin de Max Jacob pour Jean Boullet, démontre aussi l'estime qu'il lui portait :
Humblement à Jean Boullet une des plus rares sensibilités que j’aie rencontrée - son amiMax Jacob, 1941
Cher Jean [Cocteau]
Un mot de ma mère me dit que vous avez eu la bonté de la recevoir. C’est une femme assez bonne qui m’adore et que le pauvre MAX avait en grande Estime.[Cette lettre est reproduite p. 290, de Passion et subversion, de Nicole Canet.]
Enfin, on trouve la mention que le jour de l'arrestation de Max Jacob, le 24 février 1944, un gendarme a prévenu par lettre anonyme le peintre Jean Boullet. Patricia Sustrac, qui rapporte ce fait, ajoute : « On ne connaît aucune action significative de Jean Boullet dans cette affaire. On peut s’étonner également de l’envoi de cette lettre anonyme à une relation de Jacob très éloignée du cercle étroit de ses amis. Il n’a pas été possible de retrouver la famille de ce gendarme qui aurait pu sans aucun doute nous aider à comprendre comment l’adresse de Jean Boullet lui était connue. »
Il semble pourtant que Jean Boullet était plus proche de Max Jacob que le silence des sources peut le laisser penser. Certes, dans sa biographie de référence, Jean Boullet, le Précurseur, Denis Chollet n'en parle pas. Cependant, Michel Déon rappelle dans la préface de ce livre qu'après avoir chroniqué une exposition de dessins de Jean Boullet, à la fin de 1944, celui-ci lui « écrivit pour me remercier et m’inviter chez lui, avenue d’Italie. Il habitait sur cour un appartement avec trois pièces d’enfilade bourrées d’objets baroques, de très belles gravures, de dessins de Jean Cocteau, de Max Jacob. »
En définitive, la plus belle preuve de l'amitié ou de l'estime mutuelle qui liaient les deux hommes est sûrement ce portrait émouvant de Max Jacob à l'étoile jaune, qui est aujourd'hui conservé au musée de Quimper :
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Jean Boullet (1921-1970) - Portrait de Max Jacob à l’étoile jaune, 1943 Encre de Chine sur papier, 30 x20 cm - Musée des beaux-arts de Quimper © Musée des beaux-arts de Quimper |
L'acte de naissance de Jean Boullet
En préparant ce billet, je me suis étonné de ne pas trouver le lieu et la date de naissance de Jean Boullet, hormis cette unique mention répétée partout qu'il serait né à Paris en 1921. Une rapide recherche m'a permis de trouver son acte de naissance dans les archives en ligne de Neuilly-sur-Seine. Il a donc vu le jour le 12 décembre 1921, au n° 37, boulevard du Château. Ses parents habitaient alors au n° 12, rue Angélique Vérien, dans un immeuble cossu comme il y en a tant dans cette ville.
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Source : Archives départementales des Hauts-de-Seine |
Pour les amateurs de Jean Boullet, dont je suis, une belle exposition est organisée par Nicole Canet dans sa galerie "Au Bonheur du Jour".
Nouvelle Exposition
du 13 octobre au 27 septembre 2021.
« ÉROS, SONGE ET ENFER »
Jean Boullet (1921 – 1970)
Peintures, livres, dessins
de 1941 à 1960
Ainsi que du Varia : dessins de garçons, marins, tatoués, voyous et autres.
Photos de cinéma Fantastique, thème entre autre, que collectionnait Jean Boullet
Pour en savoir plus : https://www.aubonheurdujour.net/exposition-jean-boullet/
Livres sur Jean Boullet :
Passion et Subversion
Sous l'Aile du Désir
J'ai le très grand plaisir de vous présenter la réédition d'un ouvrage oublié et rare : Ces Messieurs du sens interdit, de Marilli de Saint-Yves, paru en 1933.
J'ai travaillé pendant un an à identifier les nombreux personnages et lieux cachés derrière des pseudonymes, à contextualiser les nombreuses allusions devenues obscures aujourd'hui et à dégager l'image de la masculinité et de l'homosexualité que véhicule cet ouvrage savoureux. Il en résulte un dossier de plus de 200 pages qui inclut la réédition d'un autre ouvrage contemporain, lui aussi oublié et introuvable, L'Amour défendu, par Jacques de Gailleul, paru en 1934.
J'espère que vous aurez autant de plaisir à le découvrir que j'ai eu à le faire.
Il est publié dans la collection des Cahiers QuestionDeGenre/GKC, édités par GayKitschCamp (GKC).
Présentation :
1925-1930. Le Select vient d’ouvrir à Montparnasse. Il est rapidement « fréquenté par des androgynes se donnant une allure d’artistes ». Jean Cocteau s’est converti et Maurice Sachs porte la soutane. Maryse Choisy a passé Un mois chez les filles. Le mondain Sacha Bernard, ami de Proust et de Montesquiou, a créé le cercle Les Heures littéraires où se croisent quelques écrivains et homosexuels aujourd’hui oubliés. Dans ce Paris élégant et mondain, parfois littéraire, quelques « éphèbes » se cherchent, s’aiment, se détestent, se trouvent. Ils vont s’encanailler dans un bal de la rue de Lappe. Ils croisent des personnages d’Alec Scouffi au Clair de Lune à Pigalle. Ils fréquentent des bars ou des salons de thé à « la clientèle spéciale ». Marilly de Saint-Yves, observatrice à l’œil aiguisé, regarde mais surtout caricature cet univers dans ce roman à clés, bien informé, qui est aussi un plaidoyer chaleureux et attachant pour l’amour « au-dessus des préjugés et des chaînes ».
Dans un dossier nourri et dense, cette édition s’est attachée à déchiffrer les nombreux pseudonymes et à faire revivre les personnes et les lieux qui se cachaient derrière. C’est une contribution à la connaissance de cette subculture homosexuelle parisienne des années 1925-1930 qui se trouve ainsi enrichie par l’évocation de nouveaux acteurs et de nouveaux lieux.
Il peut être commandé auprès des éditions GayKitschCamp, 5 rue du Pavillon, 34000 Montpellier, tél. 06 03 554 566, courriel : gaykitschcamp@gmail.com (responsable de publication : Patrick Cardon).
Il sera aussi disponible à la librairie Les Mots à la Bouche, à Paris.
Mais moi, Narcisse aimé, je ne suis curieux
Que de ma seule essence ;Tout autre n’a pour moi qu’un cœur mystérieux,Tout autre n’est qu’absence.O mon bien souverain, cher corps, je n’ai que toi !Le plus beau des mortels ne peut chérir que soi...
Toi seul, ô mon corps, mon cher corps.Je t’aime, unique objet qui me défends des morts !
Oh ! te saisir, enfin !... Prendre ce calme torsePlus pur que d’une femme, et non formé de fruits...Mais, d’une pierre simple est le temple où je suis,Où je vis... Car je vis sur tes lèvres avares !...O mon corps, mon cher corps, temple qui me séparesDe ma divinité, je voudrais apaiserVotre bouche... Et bientôt, je briserais, baiser,Ce peu qui nous défend de l’extrême existence,Cette tremblante, frêle, et pieuse distanceEntre moi-même et l’onde, et mon âme, et les dieux !...Adieu... Sens-tu frémir mille flottants adieux ?
Dans les 12 mois à venir, l'association GayKitschCamp publiera non seulement les 12 volumes de la première revue homosexuelle française Akademos (1909) dirigée par Adelswärd-Fersen accompagnés d'un volume d'études mais aussi Ces messieurs du sens interdit (Marilli de Saint-Yves, 1933), Adonis bar (Maurice Duplay, 1928), tous deux présentés par Jean-Marc Barféty, ainsi que Les Fréquentations de Maurice (Sidney Place, 1911) présenté par Jacques Dupont.
La revue Akademos ne doit plus rester uniquement le mythe délavé d'être la première revue homosexuelle française (1909) dirigée par un poète maudit. Elle mérite d'être rééditée sur papier accompagnée d'un appareil scientifique. Après examen, Akademos se révèle une mine de renseignements sur l'esprit homosexuel européen du début du siècle dernier avec un directeur illustre, Jacques d'Adelswärd-Fersen (victime d'un procès de mœurs en 1903) et des auteurs très libres d'esprit. On y retrouvera Colette, Willy, Georges Eekhoud mais aussi d'autres à redécouvrir comme Robert Scheffer. Si l'ensemble est plutôt littéraire et artistique, une des contributions est franchement engagée ("Le Préjugé contre les mœurs"). La revue comprend des textes qui ne sont toujours pas réédités comme la pièce "La Feuille à l'envers" de Laurent Tailhade et ses souvenirs sur Verlaine, et carrément un roman de Xavier Boulestin, "Les Fréquentations de Maurice. Mœurs de Londres".
L'association GayKitschCamp vient de fêter ses trente ans de publications consacrées à l'histoire littéraire LGBT. Elle prépare l'édition de son 100e titre ("Dossier Akademos"). La liste des titres disponibles est consultable sur http://gaykitschcamp.blogspot.fr
Pour faire un don afin de contribuer à la réédition de la revue Akademos :
https://www.helloasso.com/.../collectes/revue-akademos
Cette image est extraite de l'Atlas de l'anatomie des formes du corps humain à l'usage des peintres et des sculpteurs, par le Dr Julien Fau, publié à Paris en 1865. J'aurais pu la sous-titrer : "N'oublie pas que tu vas mourir" ou, plus savamment, Memento mori.