mercredi 25 novembre 2020

Lautréamont

Hier, 24 novembre 2020, on fêtait le cent-cinquantième anniversaire de la mort d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, à Paris.


J’ai retrouvé le livre de poche grâce auquel j’ai découvert ce texte magnifique. 

J’avais noté à l’intérieur le jour où je l’ai acheté : « Vendredi 8 mai 1981 ». Le souvenir m’en est encore tellement présent que je peux dire qu’il vient d’une boutique de livres d’occasion située rue Lanterne à Lyon. J’y ai acheté un nombre considérable de livres, que j’ai tous gardés.

En mai 1981, j’avais tout juste 18 ans. J’étais en classe préparatoire scientifique (Math Sup) au Lycée du Parc, à Lyon. Comment ai-je découvert l’existence des Chants de Maldoror ? Je suis bien incapable de m’en souvenir aujourd’hui. On finit par oublier qu’il y a quarante ans, l’accès à l’information était incomparablement plus difficile que de nos jours. Il fallait un concours de circonstances pour apprendre qu’il existait ce texte étrange, non sans quelque résonance homosexuelle. C’est d’ailleurs probablement ce qui m’a conduit jusqu’à lui. Comme beaucoup de jeunes gens de ma génération, j’ai été élevé aux Lagarde & Michard, qui se gardaient bien de nous parler de Lautréamont et de nombreux autres écrivains. Mais, probablement pour cette même raison, je devais avoir l’esprit aux aguets, pour pouvoir capter la moindre information qui m’enseignait l’existence de textes comme celui-ci, comme ceux de Jean Genet que j’ai découverts de la même façon et de tant d’autres. Je lisais beaucoup. Ma curiosité était en éveil.

J’ai gardé cet exemplaire dont il est facile de voir les traces d’usure. Je garde un attachement indéfectible, presque fétichiste, pour tous ces livres d’occasion dans lesquels j’ai découvert ces grands textes de la littérature qui ont contribué à ce que je suis. Aujourd'hui, j’aime acheter des éditions rares, imprimées sur du beau papier, bien reliées. Pourtant, je ne rougis pas de les mettre à côté de ces ouvrages usés, mais encore pleins de la vie que j’ai vécue avec eux. Cela peut paraître étrange. J’y vois au contraire une continuité entre le lecteur que j’ai été (et que je suis toujours) et le collectionneur que je suis. Une forme d’amour immodéré des objets, certes un peu vain.

Et, pour ceux qui ne le connaissent pas, lisez Lautréamont.

Je vous signale cet excellent article paru dans Marianne à propos de Lautréamont : cliquez-ici. ainsi que la page Facebook de l'Association des Amis Passés Présents et Futurs d'Isidore Ducasse

jeudi 12 novembre 2020

Films

Le confinement a au moins le mérite de laisser du temps pour découvrir des pépites. La Cinémathèque française propose des films rares, qui sont restaurés avant d'être mis en ligne. J'ai découvert hier deux courts-métrages de François Reichenbach, le premier plus construit, que j'ai trouvé très émouvant, le deuxième qui est d'abord une suite d'instantanés. Il nous donne à voir des garçons amis ou croisés, j'imagine, au gré de ses pérégrinations à travers le monde.

Last Spring (1954)


Nus masculins (1954)


Le bonheur qui émane de ces deux films et de tous ces garçons fait du bien en ce moment.
Cliquez sur les photos que j'ai extraites pour accéder aux films.