dimanche 14 octobre 2018

Ecce Homo, Le Caravage

Il se tient actuellement à Paris une belle exposition au musée Jacquemart-André : "Caravage à Rome, amis & ennemis". C'est la chance de pouvoir voir quelques Caravage dont on connaît les représentations, mais que l'on a difficilement l'occasion de voir en réalité, sauf à faire la tournée des musées du monde. C'est comme cela que nous est donné à voir un tableau, peu connu, représentant le Christ devant Ponce Pilate : Ecce Homo, un thème souvent traité dans l'iconographie religieuse. Peut-être avais-je déjà vu ce tableau (j'ai lu plusieurs livres sur le Caravage), mais je n'y avais pas prêté attention. Devant moi, malgré les mauvaises conditions de visite (des salles petites et une fréquentation à la limite du supportable), je suis resté ébloui devant ce tableau qui met en scène un Christ frêle et jeune (Le Caravage n'a pas représenté un homme de 33 ans, dans la force de l"âge comme le voudrait l'iconographie traditionnelle). Ce beau jeune homme exprime toute la fragilité de la beauté devant les forces obscures ou aveugles que représentent Ponce-Pilate, qui nous montre le Christ du doigt, et le soldat, un peu voyou, qui est prêt à le couvrir d'un manteau.


Dans cette exposition, le côté "voyou" du Caravage est largement mis en exergue, en rappelant ses bagarres, ses condamnations, ses exils, etc. En revanche, la sensualité du Caravage au moment de représenter le corps masculin est complètement occultée. Regarder ce tableau sans voir ce Christ avec le regard attendri du Caravage sur ce corps souffrant et beau, c'est manquer une part de la force de cette peinture.

lundi 8 octobre 2018

Un dessin d'Umberto Brunelleschi

Il s'est vendu récemment une édition de Phili, ou par-delà le bien et le mal, du célèbre et oublié Abel Hermant, dans une édition de 1921 illustrée par Umberto Brunelleschi.

L'exemplaire est complété d'une gouache originale :


Je n'ai fait de recherches ni sur Umberto Brunelleschi (on lit partout la même chose, c'est-à-dire le contenu de la notice Wikipédia), ni sur ce roman d'Abel Hermant. Est-il justifié de représenter ce Phili dans une pose aussi efféminée ? Je ne sais. Cette gouache m'a amusé. Je sais que, pour certains, une telle représentation d'un homosexuel est homophobe. J'assume.